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Société des traversiers du Québec

Simon Grenier-Landry | 2 mars 2020


La société des traversiers du Québec (STQ) a été fondée en 1971 afin de prendre en charge la traverse Québec-Lévis. La route Matane─Baie-Comeau s’ajoute en 1976. La STQ exploite aujourd’hui 13 traversées à travers le Québec. En 2011 est complétée la millionième traverse Québec-Lévis. Dans la dernière année, la STQ a transporté plus de 5 millions de passagers et 2 millions de véhicules de véhicules sur un total de 112 000 traverses.


La STQ, avec ses 725 employés, exploite au total 20 navires, 26 quais et 85 immeubles. De toutes ses traverses, seulement 3 sont tarifées et aucune n’est rentable. Sur un budget d’exploitation de 173 M$, moins du tier est assuré par les revenus d’exploitation; la balance est assumée par le gouvernement. La société tire ses revenus « des machines à peanut » ironise Jean-Pierre Boucher, ingénieur gestionnaire de projet à la STQ.

La mission de la société est d’offrir ses traverses là où elles offrent un avantage socio-économique. Ce ne sont pas des routes touristiques. Ces traverses sont vitales pour de nombreuses régions. Par exemple, à Saint-Augustin dans la Basse-Côte-Nord, l’hôpital et l’aéroport sont situés sur les deux rives et ne peuvent être rejoints qu’avec le traversier.

La traverse Québec-Lévis fait partie intégrante du réseau de transport de la capitale; elle est incluse dans la carte OPUS. Ce lien est utilisé quotidiennement par de nombreux travailleurs pour relier leur domicile et leur lieu de travail.

De nouveaux traversiers

L’arrêt de service subit du F.-A.-Gauthier en décembre 2018 a fait couler beaucoup d’encre et a offert une mauvaise presse à la technologie, pourtant avangardiste, du gaz naturel liquéfié (GNL). Le traversier responsable de la traverse Matane─Baie-Comeau est le premier traversier à être propulsé au GNL en Amérique du Nord. Malgré sa mauvaise presse, ce navire est une réussite technologique. D’une longueur de 133 mètres, il peut transporter 800 passagers et 180 véhicules à la fois. Heureusement, le navire est de retour en service depuis le 26 janvier dernier.

En plus du F.-A.-Gauthier, les deux nouveaux navires jumeaux de la traverse Tadoussac─Baie-Sainte-Catherine, le NM Jos-Deschênes II et le NM Armand-Imbeau II, sont également propulsés par une technologie « dual-fuel ». Ces nouveaux modèles peuvent fonctionner à 80% au GNL, le 20% restant étant du diesel. En cas de problème avec le GNL, cette sécurité permet d'assurer le retour sécuritaire au port requis par la réglementation canadienne. Il est donc possible de faire fonctionner le navire à 100% au diesel si nécessaire. La formation des équipages sur des technologies de pointe comme celle-là sont complexes, spécialement avec les normes de santé et sécurité au travail et le fait que 7 équipages se relaient sur un même traversier. Il est essentiel de faire une adaptation technologique. La première année d’utilisation, les navires consommaient 1/3 de GNL. Avec une meilleure compréhension de la technologie et une meilleure formation, la proportion de GNL a été augmentée à 50% la deuxième année, puis à 66% la troisième.

L’utilisation du gaz naturel liquéfié possède de nombreux avantages. Avec sa très bonne valeur calorifique, il prend moins d’espace que le diesel, ce qui réduit sa fréquence de ravitaillement. Cette technologie consomme également moins d’huile et représente donc un risque réduit pour l’environnement. En cas de rejet, le gaz se retrouverait dans l’air et serait inerte.

Avec des navires ayant une durée de vie utile de 50 ans, il est essentiel de faire les bons choix de technologie dès la conception. Pour la traverse de Québec, dont l’avenir est incertain avec la possibilité du 3e lien, un navire propulsé à l’électricité serait possible, mais le temps à quai très court ajoute un degré de complexité. Pour la traverse de Matane, qui est d’une durée de 2h30, par exemple, une technologie électrique n’est pas possible pour le moment, ce qui justifie de requérir le GNL.


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