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Aéroports de Montréal

Jean-François Derome | 18 février 2020


Créé en 1992, Aéroports de Montréal (ADM) s’occupe de la gestion, de l’exploitation et du développement des installations que totalisent l’aéroport. Étant une organisation sans but lucratif et financièrement autonome (aucune subvention gouvernementale), ADM finance ses activités principalement de 3 manières. Les frais d’améliorations aéroportuaires (FAA) sont les plus connus du grand public, puisqu’ils sont des frais de 30$ inclus dans tous les billets d’avion des utilisateurs de l’aéroport. Les autres méthodes sont les frais aéronautiques, soit les frais aux transporteurs aériens, et les frais non aéronautiques regroupant les concessions commerciales, parcs de stationnement, location d’espaces publicitaires et autre. L’organisation voit son achalandage exploser, atteignant une augmentation constante d’environ un million de passagers par année, et ce depuis 2014! L’agrandissement est alors nécessaire et c’est justement la nouvelle jetée internationale, inaugurée en 2016, qui a attiré notre attention.

Une vision durable

Bien que méconnu, l’organisation Aéroports de Montréal a un plan en développement durable étoffé, comportant plusieurs objectifs ambitieux afin de réduire l’impact environnemental de ses installations et activités.

Nous y retrouvons, entre autres, un volet sur l’efficacité énergétique des bâtiments, la gestion de leurs matières résiduelles et le transport durable. Par exemple, ADM vise un taux de récupération des matières résiduelles de 70% d’ici 2025 et veut posséder une flotte 100% électrique ou hybride d’ici 2030. L’organisation peut s’appuyer sur un réseau mondial d’aéroports qui est ouvert au partage d’information et aux innovations qui y sont implantées. D’ailleurs, à l’aéroport d’Oslo, la neige qui est dégagée des pistes d’atterrissage est stockée afin de climatiser l’aérogare une fois l’été venu. Ce sont des initiatives de ce type desquelles ADM peut s’inspirer afin de rencontrer ses objectifs.

Atteindre le LEED Argent

Couvrant une superficie de 20 000 m², l’agrandissement de l’aéroport est un projet d’envergure qui aura coûté 256 millions de dollars. Dans le but d’innover et de respecter ses engagements en développement durable, l’administration a choisi d’opter pour la construction d’un bâtiment LEED. Cette certification s'obtient en répondant à de multiples critères de conception et de construction, notamment en efficacité énergétique, économie d’eau et dans le choix des matériaux. Plus le nombre de critères auxquels le projet répond est grand, plus il y a de points attribués. Ainsi, il est possible de monter dans les quatre niveaux de certification (bronze, argent, or et platine). Le produit final répond donc à de hauts standards et, même s’il est plus coûteux à construire, il apporte des économies d’énergie et de ressource au long terme. Pour la nouvelle jetée, par rapport à un bâtiment de référence, on constate une économie d’eau de 36%, une économie d’énergie de 44% et un bâtiment fait à partir de matériaux 36% locaux et 16% recyclés.

Aujourd’hui, cette certification est de plus en plus reconnue et appréciée, autant ici qu’à l’international. C’est pourquoi l’administration a décidé que tout nouveau projet de construction et d’agrandissement devra absolument obtenir une certification LEED ou similaire. D’ailleurs, deux ambitieux projets certifiés LEED Or et Platine ont aussi suscité notre intérêt, soit le Campus MIL de l’Université de Montréal et le Technopôle Angus.

Références


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